Suite au texte précédent, et à toutes les possibilités qui se présentaient à Allir, j’ai demandé aux lecteurs et aux auditeurs qui me suivent sur mon site, ma page Facebook, et maintenant ma chaîne Youtube de voter. Notre héros devait-il faire confiance à Aljère, s’associer à Bambleck, détruire les cités volantes, ou tenter de modifier leur mélodie ? Découvrez le résultat de ces deux semaines de doute :
Après s’être offert une heure de réflexion, à onduler paisiblement dans son nouveau hamac tout en observant Voliette et Anktor lutter faussement dans le ciel, Allir se redressa. Sa décision était prise, et peu importaient l’avis d’Aljère ou les arguments qu’il comptait lui opposer, rien ne le ferait reculer. La situation était trop grave et ses doutes sur certains sujets trop ancrés pour le voir reconsidérer ces questions maintenant.
L’archilleur traversa donc les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de la plage où Aljère l’attendait, tourné vers l’infinité de la mer. Il n’allait certainement pas laisser ce gredin seul dans sa demeure, alors que tant de secrets et de trésors s’y cachaient. Même si Allir s’apprêtait à lui faire de nouveau confiance, cette dernière se limiterait à l’affaire en cours, ni plus ni moins.
« Bien, nous y voici donc, déclara-t-il alors que ses pieds atteignaient le sable blond.
– Alors, s’enquit Aljère, que penses-tu de tout ça ? »
Ce qu’il en pensait ? Tant et tant, et bien plus encore. Il regarda un instant celui qui lui avait proposé de détruire les cités volantes. Une bien radicale solution pour répondre à une simple intuition. Pourtant, si Bambleck et sa famille se disputaient actuellement leur trône, leur grandeur et leur puissance potentielle, agir ainsi réglerait bien des problèmes.
« J’en pense que tu es fou, trancha finalement Allir. Il m’est impossible de considérer l’idée d’éradiquer toute trace de cette grandiose civilisation. Jamais je ne me lancerai dans une telle horreur. Toi qui portes le titre d’archilleur, n’oublie pas qu’il ne se compose pas uniquement du mot pilleur. »
La colère grondait en lui, montant petit à petit et gonflant son cœur d’une rage sourde.
« Ces ruines nous ont certes offert l’opportunité de nous enrichir, mais nous avons aussi un devoir de reconnaissance envers elles, et de connaissances.
– Nous sommes d’accord, souffla Aljère.
– Nous qui sommes les seuls à pouvoir accéder à leurs secrets, poursuivit Allir sur sa lancée, nous avons une responsabilité ! Et cette responsabilité s’est muée en dette. C’est à nous qu’il incombe de les préserver ! De les révéler ! Pas de les détruire !
– Nous sommes d’accord, répéta l’invité avec plus de fermeté.
– Nous sommes… Pardon ? »
Aljère plongea son regard dans celui d’Allir avec un sérieux sans équivoque.
« Je suis arrivé chez toi un peu paniqué, je l’avoue. Lorsque tu as parlé de Nanléar, de sa destruction, j’ai alors vu une possibilité. Mais si l’on trouve un autre moyen de protéger les cités, tout en clouant le bec de Bambleck, je suis partant. Plus que jamais.
– Toi aussi il t’agace avec ses airs suffisants ? s’amusa Allir.
– Et comment ! Ce sera donc une affaire entre archilleurs ?
Les deux hommes se serrèrent la main pour sceller ce pacte, en espérant qu’ils faisaient le bon choix.
« Allez, pressa le maître des lieux, si cette course pour le trône est vraie, le temps joue peut-être contre nous. »