La folie ou la hache

Agité par de terribles spasmes, le corps de Mazy demeurait sous la tutelle du dieu de la mort. Là, couchée sur l’herbe verte tout juste bercée par le souffle de l’air, sa tête éprouvait les jambes repliées d’Armouth. Les gargouillis étouffés de la pauvre femme mis à part, la colère d’Ourkess s’oubliait. Le ciel avait retrouvé sa superbe et l’essaim de corbeaux avait disparu.

Toutefois, l’esprit de Mazy bouillait. Elle avait combattu celui qu’elle recherchait depuis toutes ces batailles triomphales, pour perdre si vite. Malgré la hache du Faiseur, malgré sa quasi-immortalité, malgré ses victoires, elle avait tout juste servi de passe-temps. Futile. Risible. Brisable, et brisée. Sa perte approchait. Armouth serrait déjà ses doigts sur sa tête fracassée.

Pire que cela, la guerrière avait appris que sa cible éprouvait du dégoût à l’idée de vivre à ses côtés. Avec quelques coups, elle avait déchargé toute sa rage, accumulée depuis que Mazy l’avait défiée pour la première fois. Lors de ce jour où elle avait décidé pour eux deux. Avait-elle mal choisi sa voie ?

À dire vrai, oui. Oser imposer ses désirs à autrui. Quelle folie ! À Ourkess qui plus est. Et voilà où cela avait guidé le futur.

« Elle baisse les bras, déclara Faraky, tout juste apparue derrière Armouth.

– Que veux-tu dire ? souffla le dieu, perdu.

– Cet amour qu’elle éprouve se meurt. Peut-être éblouie par la possibilité de maîtriser Ourkess, j’ai moi aussi cru que cette attache était véritable, forte et salutaire. Garguyme m’avait persuadée, par sa folie, d’aider au mieux cette femme. Au lieu de cela, j’aurais dû poursuivre sur ma première idée et la troubler grâce à d’autres bellâtres. Il aurait suffi que je trouve le meilleur parti. À cause de ma faiblesse, cette terre mourra, avec ses âmes. Toutes ses âmes. Ourkess a déjà débuté. Le sais-tu ?

– Oh oui, déplora Armouth. Je suis le mieux placé pour cela. »

Mazy prêtait l’oreille au dialogue, impropre à y participer. Elle écouta le dieu respirer, puis soupirer.

« Merci Faraky. Malgré le désastre qui se perpètre, il reste l’ultime possibilité, la seule qui pourrait stopper Ourkess. Et tu es celle qui m’a ouvert les yeux. Mazy, si tu perçois ce que je dis, bouge ce que tu peux. »

Tiraillée par la douleur, elle hocha la tête.

« Garguyme avait le pouvoir de la fourberie. Elle est cruciale aux hommes et aux dieux, mais pas comme cela, pas à cette dose. Il faut retrouver l’emprise sur ce trait.

– Mais il est mort ! siffla Faraky. Le temps qu’il ressuscite, Ourkess sera le maître du désastre qu’il aura créé !

– Voilà pourquoi Mazy doit le remplacer.

– Que… s’étouffa-t-elle ?! Tu veux sacrifier Garguyme et le laisser au cœur du chaos ?

– La vie est comptée ma sœur ! As-tu d’autres idées ? »

Il la laissa trembler de toute part, elle qui cherchait quoi répliquer.

« Mazy est le seul coup jouable.

– Tu as vu ce qu’Ourkess lui a fait ?

– Passer la porte la guérira, et alors, elle pourra le maîtriser. Je l’espère.

– De l’espoir, voilà tout ce que tu proposes. Ourkess possède des troupes prêtes à tout, la force de tuer même les dieux, et le désir qui va avec ! Et tu comptes sur l’espoir.

– Que prévois-tu ? »

Mazy profita du calme pour s’absorber au cœur de sa propre rêvasserie. Assumer le rôle de Garguyme et voir disparaître celui qui l’avait aidée, le maudire, le laisser se perdre parmi le chaos, à jamais, pour espérer arrêter Ourkess. Voilà ce que lui suggérait Armouth.

Après tout, elle était coupable des crimes perpétrés par le dieu de la guerre. Elle l’avait forcé à agir de la sorte, par ses bravades répétées et sa folie. Mais la rage de la défaite tiraillait l’esprit de la femme, qui désirait des représailles. Si accepter l’accord proposé par Armouth le lui permettait, pourquoi pas !

Ou alors, si passer la porte lui offrait le salut, peut-être pourrait-elle le faire elle-même. Relever sa hache et défier Ourkess pour l’ultime fois. Mais cela demeurait risqué, beaucoup plus que de suivre l’idée d’Armouth. Par à-coups, elle serra tout de même ses doigts autour du bois de l’arme. Dès lors, le flot de cris des faibles vibra à ses oreilles. Il était temps de choisir la meilleure voie.

Mazy était perdue. Devait-elle évoluer, accepter la place de Garguyme et être sûre d’arrêter tout ça, ou ouvrir elle-même la porte pour provoquer Ourkess ? La folie, ou la hache ?

*

L’heure du VOTE ultime a sonné (du moins je pense), il est temps de participer pour m’aider à choisir quelle sera la FIN de cette histoire.
 
Vous avez pouvez CHOISIR pour Mazy. Pour cela, vous avez la possibilité de laissez un commentaire ou de participer au sondage sur ma page Facebook.
 
Alors, doit-elle prendre la place de Garguyme et avoir une chance de calmer sa folie, ou lever sa hache et espérer traverser la porte pour un dernier duel face à Ourkess ?
 
Le vote prendra fin mardi 31 juillet, ce qui vous laisse deux semaines pour y réfléchir, et rattraper votre retard si c’est le cas.
 
D’avance, MERCI !!!

 

2 réflexions sur “La folie ou la hache

  • 23 juillet 2018 à 12 h 40 min
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    Tout comme Mazy j’ai un particulier avec ma hache… malheureusement celle-ci m’a fait défaut dans ma dernière sortie dans la verte où j’avais le plus besoin d’elle.
    Pour se fait et dans la poursuite de son une aventure j’apporterai pour la FOLIE.
    J’attaque l’histoire en milieu de route cependant je suis curieux de la tournure des événements que cela va produire.

    Que la plume et l’encre sont avec toi

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    • 23 juillet 2018 à 15 h 38 min
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      Merci pour la participation !!! Désolé d’apprendre pour ta hache, elle avait pourtant l’air bien solide. J’ai commencé à regarder les vidéos, beau boulot (particulièrement la fameuse dans les montagnes).

      Plein de courage à toi, et belles aventures !!!

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