Dans un sens, cet exercice ressemble grandement au précédent. Cette fois, ce n’est cependant pas l’alphabet que j’ai suivi. Impossible d’en dire davantage, je risquerais de révéler le secret caché derrière ce texte.
Bonne lecture.
Forçant sa respiration à s’apaiser, Déyon tentait de se convaincre que ces deux jours ne sauraient qu’être emplis de beaux instants. N’étaient-ils pas la prochaine étape de ce chemin qu’il avait choisi, qui l’avait choisi ?
Rigide, il poursuivit sa route vers ce temple jusque-là inconnu. Des rêves et des craintes plein l’esprit. Cherchant timidement son chemin, il aperçut sur la plus proche façade une petite porte, ouverte vers ce monde qu’il aspirait à rejoindre. S’approchant doucement, il découvrit des femmes affairées aux préparatifs de dernier instant. Leurs discussions s’arrêtèrent dès lors qu’elles l’aperçurent. Bien conscient de ne pas être à sa place, Déyon s’annonça. Le simple flottement qui s’ensuivit instaura une gêne dans son cœur, très rapidement effacée par l’accueil qu’il reçut.
Invitant Déyon à la suivre, Mirrya le mena jusqu’à l’entrée principale. Désormais, plus moyen de reculer, pensa-t-il le cœur pourtant empli de joie. Les allées du temple, décorées pour l’occasion, se présentèrent à lui. Parfaitement alignées, elles creusaient cinq sillons dans la grand-salle, autant de voies prochainement empruntées par des familles avides de découvertes et d’aventures.
Si d’autres n’attendaient plus que l’instant de faire leurs preuves, Déyon devait encore rejoindre sa place, où il ferait de même. Remerciant Mirrya pour son aide, l’ampleur de ces deux prochains jours s’abattit sur lui. Et ce mélange de crainte et de joie intense revint le démanger.
S’étira le temps de la contemplation de cette table avant que Déyon ne s’éveille. La pierre mise à nu ne pouvait rester ainsi, il devait l’habiller.
Oubliant ses doutes le temps d’apprêter ce qui devait être ses quartiers pour les deux jours à venir, il recouvrit le plan de travail d’une peau de mouton avant de l’alourdir de ses écrits. Un petit chevalet sur la droite, des livres ici et là et le restant non loin de lui. L’affaire fut rapidement exécutée.
Naturellement, le doute le reprit. Refusant de l’écouter, il abandonna l’allée et vint se présenter à la maîtresse des lieux, détentrice des clefs des festivités, organisatrice des mains secourables qui l’entouraient.
Sans nul doute, le temps qui s’offrait à Déyon avant l’arrivée des invités pouvait servir. Aussi, tenta-t-il de se rendre utile à qui pouvait en avoir besoin. Ou au moins de ne pas gêner ces fameuses mains.
À présent plongé dans le jeu, il en oublia presque les événements à venir. Érigeant maladroitement guirlandes et piliers, Déyon s’affairait du mieux qu’il pouvait et découvrit le visage derrière le masque de ces deux jours.
Bouillonnante de joies et de petits instants, la matinée s’enfuit sans prévenir. Et autour d’un repas, il reçut les derniers encouragements. Ceux-là même qui veilleront sur lui de temps à autre.
Observant une dernière fois les allées encore vides de visiteurs, il se retira. Un dernier détail nécessitait son attention.
Réajuster sa chemise et ses canons d’avant-bras lui permirent une nouvelle fois d’oublier ses craintes. Au moins le temps d’un instant. Sa conscience s’éveilla finalement. Il releva les yeux sur un miroir et tenta de convaincre son reflet.
Dans la mesure du possible, il se rappela ce que son entourage lui répétait. « Tu verras, tout se passera bien. » Déyon acquiesça et retourna dans la grand-salle.
Ère nouvelle que celle dans laquelle Déyon s’apprêtait à entrer. Celle de l’avenir, de la rencontre et du partage. Mais aussi celle qui le mesurerait à la vie.
Rejoignant finalement sa place, il fut accueilli par Ferdine et son apprentie. Toutes deux le mirent en confiance, l’aidant à se détendre à l’approche de l’épreuve.
Embrasser la salle pour la dernière fois et réajuster ses œuvres sur la table furent ses dernières actions avant de se perdre dans la réflexion.
S’il avait pu savoir combien les rencontres qu’il ferait durant ces deux journées l’émerveilleraient, le doute ne lui aurait pas été permis. Cependant, il ne voulait pas décevoir ceux qui viendraient jusqu’à lui.
PS :
Si vous voulez un indice, cherchez dans les événements auxquels j’ai participé.