Voici la troisième et dernière partie de l’histoire sur les réfugiés. Alzouvir est un homme fait, impatient d’achever son périple et fort observateur. Bien entendu, comme chacun de mes exercices, ce texte ne contient pas la fin de l’histoire, vous permettant ainsi d’imaginer votre propre dénouement.
Si vous n’avez pas eu l’occasion de lire la première partie de cet exercice, laissez moi vous orienter. C’est par ici.
Enfin son calvaire allait s’achever. Après s’être retrouvé en plein milieu de la nuit, encerclé, sans pouvoir agir, il les avait accompagnés dans cette faille. Il avait sûrement dû marcher pendant plusieurs heures dans ce couloir ténébreux. Aucun repaire, aucune visibilité, aucun moyen de savoir où il avait posé les pieds. De nombreuses fois il avait marché sur ceux d’une petite fille qui l’avait précédé. Alzouvir s’était rarement trouvé dans une situation aussi déplaisante. Cependant, il devait reconnaître qu’il était à la fois surpris et envieux de ces hommes qui avaient pu ainsi créer un chemin dans les défenses des lisnaliens, sans qu’aucun ne s’en aperçoive. Quel talent ils avaient ces passeurs.
Ne pas crier victoire trop vite. Alzouvir était certes parvenu à franchir la muraille, mais il n’était pas arrivé au bout de ses peines. Comme chacun, il avait accueilli la lumière du jour levant avec une joie prononcée. Cependant, la lumière était suffisamment importante pour que n’importe quel soldat posté en haut puisse les voir. Et si cela devait arriver, Alzouvir n’avait pas plus de chances que ses compagnons d’infortune de survivre. Aussi avait-il attendu avec impatience que leur guide finisse de rassembler tout le monde et déclare à nouveau le départ. Ce qu’il avait fait avec l’aisance de l’habitué bien que l’effervescence des rayons du soleil avait envahi tous les cœurs. Une fois tous réunis, il avait déclaré que bien que ce point de la muraille était rarement surveillé, n’importe qui, à n’importe quel instant, pouvait jeter un œil par delà les créneaux. Le calme ainsi revenu, les réfugiés étaient repartis.
Désormais dans une épaisse forêt de chênes, Alzouvir tenta de se rappeler chaque étape de leur fuite, ainsi qu’il le faisait après chaque nouveau repaire. Après avoir quitté la muraille, ils avaient traversé la plaine, puis avaient rejoint une rivière, juste après un grand arbre dont le tronc se divisait en trois. L’une de ses branches, probablement fendue par la foudre, pendait, agonisante. Les pieds ainsi plongés dans l’eau froide qui ruisselait, ceux qui se trouvaient enfin dans une nouvelle terre d’accueil avaient remonté le courant pendant une vingtaine de minutes avant de ressortir sur une petite plage de galets grisonnants. Leurs traces étaient donc presque impossibles à retrouver pour de potentiels poursuivants. Lors des jours de grosses pluies, la rivière devait largement s’étendre. Un peu plus loin, elle se déversait en une petite cascade. Un mûrier avait envahi un coin de forêt non loin d’un tronc mort, allongé, dont les branches grattaient les galets. Ensuite, le passeur les avait emmenés droit dans la forêt.
Au passage, Alzouvir passa ses doigts fins sur l’écorce d’un arbre si large que même trois personnes ne seraient pas parvenus à en faire le tour. Puis ils tournèrent sur leur droite. Là, il vit un rocher grand comme un homme couvert jusqu’à mi-hauteur d’une mousse d’un vert vif. Alzouvir releva ainsi nombre de détails qu’il conserva dans sa mémoire telle une carte. Ainsi, il n’aurait aucun mal à se souvenir du chemin qu’ils avaient parcouru, lui et ces immondes changeurs de forme, ces divinateurs, et ces réveils morts. Enfin, leur campement était en vue, il était temps pour lui de quitter ces réfugiés, de retourner auprès de son roi et de lui faire son rapport, avant de mener une troupe vers cette forêt.
La fierté faisait battre puissamment le cœur de l’espion, car il les tenait enfin. Il connaissait leur point de rendez-vous et comment ils passaient outre la surveillance de l’armée lisnalienne. Prétextant un lacet défait, il s’accroupit, attendit le moment propice et plongea dans la verdure.
Enfin son calvaire allait s’achever. Après s’être retrouvé en plein milieu de la nuit, encerclé, sans pouvoir agir, il les avait accompagnés dans cette faille. Il avait sûrement dû marcher pendant plusieurs heures dans ce couloir ténébreux. Aucun repaire, aucune visibilité, aucun moyen de savoir où il avait posé les pieds. De nombreuses fois il avait marché sur ceux d’une petite fille qui l’avait précédé. Alzouvir s’était rarement trouvé dans une situation aussi déplaisante. Cependant, il devait reconnaître qu’il était à la fois surpris et envieux de ces hommes qui avaient pu ainsi créer un chemin dans les défenses des lisnaliens, sans qu’aucun ne s’en aperçoive. Quel talent ils avaient ces passeurs.
Ne pas crier victoire trop vite. Alzouvir était certes parvenu à franchir la muraille, mais il n’était pas arrivé au bout de ses peines. Comme chacun, il avait accueilli la lumière du jour levant avec une joie prononcée. Cependant, la lumière était suffisamment importante pour que n’importe quel soldat posté en haut puisse les voir. Et si cela devait arriver, Alzouvir n’avait pas plus de chances que ses compagnons d’infortune de survivre. Aussi avait-il attendu avec impatience que leur guide finisse de rassembler tout le monde et déclare à nouveau le départ. Ce qu’il avait fait avec l’aisance de l’habitué bien que l’effervescence des rayons du soleil avait envahi tous les cœurs. Une fois tous réunis, il avait déclaré que bien que ce point de la muraille était rarement surveillé, n’importe qui, à n’importe quel instant, pouvait jeter un œil par delà les créneaux. Le calme ainsi revenu, les réfugiés étaient repartis.
Désormais dans une épaisse forêt de chênes, Alzouvir tenta de se rappeler chaque étape de leur fuite, ainsi qu’il le faisait après chaque nouveau repaire. Après avoir quitté la muraille, ils avaient traversé la plaine, puis avaient rejoint une rivière, juste après un grand arbre dont le tronc se divisait en trois. L’une de ses branches, probablement fendue par la foudre, pendait, agonisante. Les pieds ainsi plongés dans l’eau froide qui ruisselait, ceux qui se trouvaient enfin dans une nouvelle terre d’accueil avaient remonté le courant pendant une vingtaine de minutes avant de ressortir sur une petite plage de galets grisonnants. Leurs traces étaient donc presque impossibles à retrouver pour de potentiels poursuivants. Lors des jours de grosses pluies, la rivière devait largement s’étendre. Un peu plus loin, elle se déversait en une petite cascade. Un mûrier avait envahi un coin de forêt non loin d’un tronc mort, allongé, dont les branches grattaient les galets. Ensuite, le passeur les avait emmenés droit dans la forêt.
Au passage, Alzouvir passa ses doigts fins sur l’écorce d’un arbre si large que même trois personnes ne seraient pas parvenus à en faire le tour. Puis ils tournèrent sur leur droite. Là, il vit un rocher grand comme un homme couvert jusqu’à mi-hauteur d’une mousse d’un vert vif. Alzouvir releva ainsi nombre de détails qu’il conserva dans sa mémoire telle une carte. Ainsi, il n’aurait aucun mal à se souvenir du chemin qu’ils avaient parcouru, lui et ces immondes changeurs de forme, ces divinateurs, et ces réveils morts. Enfin, leur campement était en vue, il était temps pour lui de quitter ces réfugiés, de retourner auprès de son roi et de lui faire son rapport, avant de mener une troupe vers cette forêt.
La fierté faisait battre puissamment le cœur de l’espion, car il les tenait enfin. Il connaissait leur point de rendez-vous et comment ils passaient outre la surveillance de l’armée lisnalienne. Prétextant un lacet défait, il s’accroupit, attendit le moment propice et plongea dans la verdure.