Cœur-Franc, la blanche et riche citadelle du royaume des Héliantheazuré. Bâtie depuis de nombreuses générations, elle a toujours été dirigée par la même famille royale et aujourd’hui, le roi Amien, dit le Juste, fils de Dorthan le Blanc et frère d’Aréus le Fier, tente de suivre les traces de son illustre famille.
Bâtie à l’origine comme la plus grande ville du monde connu, elle fut aussi pensée comme inexpugnable. Ainsi, dans les terres, une ceinture de cinq forts défie quiconque oserait s’en prendre au chef-lieu des Héliantheazuré. Du Nord au Sud, le Fort Azur, le Fort des Plaines, le Fort Ardent, le Fort Sanglant et enfin le Fort Blanc forment la première ligne de défense de Cœur-Franc. Un système de phares, amélioré par Albéus Montlointain, le Premier Inventeur actuel, fut construit dans les contrées environnantes, et permet de signaler la moindre tentative d’invasion. Cependant, c’est dans un temps de paix que débute mon histoire et ces phares n’ont pas été utilisés depuis la fameuse Guerre Pourpre. Bien que déjà redoutable, le système de défense de la ville en elle-même ne fut pas oublié. Fort de cinq remparts, circulaires, elle est découpée en cinq quartiers distincts. Le premier, principalement réservé à la protection du peuple, accueille les paysans, les petits artisans de tout ordre, les tavernes et les marins de passage. Suivant la route principale, le visiteur franchira une deuxième barrière de remparts et rejoindra le quartier des temples, puis celui des familles aisées et enfin la noblesse de Cœur-Franc. Un pont-levis et le cinquième et dernier rempart doivent être franchis pour atteindre enfin le château. Ces lignes de défense furent pensées comme indépendantes et coûtera énormément à quiconque aura su franchir la ceinture de forts. Placée en haut des falaises donnant sur le Vieil Océan, renommé ainsi depuis les premières expansions vers l’Est, Cœur-Franc a su profiter de la nature pour accroître ses défenses.
Cependant, cette ville n’est pas uniquement imprenable. Puisées dans les carrières des Montagnes Pures, les roches formant son château, ses dallages et ses remparts sont aussi lisses et pures que la neige. Joyau architectural, Cœur-Franc est considérée comme la ville la plus belle du continent. Du moins, par ceux n’ayant pas visité Minarende, capitale du royaume voisin, qui mêlant les couleurs et les formes arrondies a su créer une ambiance incomparable.
Les dieux ayant une grande place sur le continent de Terre-Aimante, il est de rigueur de construire un temple. Cœur-Franc, par sa richesse et son importance, en possède un par dieu, rendant ainsi grâce à leur grandeur. Dominant tous ceux qui pénètrent en ces lieux, une statue de plus de deux fois la taille d’un homme est sculptée à l’entrée des temples. Ainsi, des tornades tournoient autour de Galik, la déesse du vent et de la justice, et le feu danse sur les épaules de Morin, dieu du feu et de la guerre. Une fois les portes franchies, le religieux voit son regard attiré de tout côté. Les dalles bleutées et les colonnes taillées en cascade du temple d’Arimar, les fresques au plafond et aux murs plongeant quiconque dans un émerveillement sans précédent, lui faisant jusqu’à oublier la raison de sa présence en ces lieux. L’élément de chacun des dieux est célébré à l’extérieur des temples. Ainsi, le temple de Garil est entouré d’une forêt tandis qu’un ruisseau borde celui du dieu de l’eau.
Les temples attirant beaucoup de personnes, une organisation fut rapidement mise en place. Ainsi, il existe une hiérarchie parmi les représentants des cinq dieux. Les prêtres, vêtu d’une bure d’une couleur représentative de leur dieu, prennent soin du temple et de son environnement et doivent effetcuer les cinq prières du jour. À cette occasion, ils sortent du temple et entonnent des chants, bientôt rejoints par les passants. Ensuite viennent les prêtres supérieurs, détenteurs d’une bure à capuche, servant de lien entre les croyants et les dieux. Ils sont là pour écouter les croyants et les orienter dans la bonne direction ou transmettre leurs demandes aux dieux. Selon leurs dires, il arrive qu’un prêtre supérieur parvienne à entendre la voix des divinités. Dès lors, il devient maître spirituel et acquiert l’honneur de recevoir les envoyés célestes, des anges investis d’une mission secrète. Leur tenue est agrémentée d’une cape. Enfin, au-dessus des maîtres spirituels se trouve le maître du temple, qui comme son nom l’indique gère le temple de son dieu, dirigeant ainsi sur tous les prêtres et maîtres. Afin de signaler sa position, il porte constamment un masque à l’effigie de leur dieu :Arimar, déesse de l’eau, Morin, dieu du feu, Garil, dieu de la terre, Flovien, dieu sacré, Galik, déesse du vent. Ce masque est un élément important pour les religieux, car, lorsqu’ils sortent de leur temple, ils doivent voiler leur visage pour ne plus être que des prêtres, entièrement dévoué à leur divinité.
Maître de l’Église, l’Omniscient est un homme désigné par les dieux le rendant, aux yeux des dévots, presque divin. Aucune décision religieuse n’est prise sans son consentement, il est la voix qui guide le peuple. En de rares occasions, les dieux font directement appel à lui pour accomplir une mission particulière. Ainsi, lorsqu’une épidémie est déclarée dans un village, il fait mander les prêtres sacrés pour l’éradiquer. De même, il arrive que des brigands se réunissent en grand nombre. Dès lors, L’Omniscient fait appel à la Furie Divine, composée exclusivement d’hommes appartenant à la noblesse ou la haute noblesse de la citadelle, pour venir en aide aux soldats du roi. La paix est ainsi préservée par une intervention divine.
Représentant de l’Église, l’Omniscient occupe une place au conseil du roi. À ses côtés, six autres personnes, toutes issues de la haute noblesse, interviennent.
- Barux Blanclys est chargé de l’armée royale et du maintient de l’ordre dans la citadelle.
- Gardien de la justice et ami de la famille royale depuis toujours, Wigeric Hautzéphir conseillait déjà le père et le frère du roi Amien. Il occupe aussi la place de Grand Conseiller et se doit donc de trancher lorsque les débats sont vifs. Sa voix doit être neutre.
- Chargé des finances, Ulric Grandchêne préférerait voir son roi user moins d’argent pour le bien du peuple. Ces gens sont capables de se débrouiller, ils le font depuis déjà suffisamment longtemps. Cependant, il se plit aux décisions. Toujours inquiet des dépenses, il préfère ne pas se contenter de la richesse des mines d’argent qui ont pourtant encore beaucoup à offrir au royaume.
- Le cinquième conseiller n’est autre qu’Albéus Montlointain. Le rôle de Premier Inventeur, très prisé parmi les savants, est aussi l’un des plus importants depuis Dorthan le Blanc, qui fut convaincu de l’intérêt de ces recherches.
- Ivin Œilacéré est, quant à lui, chargé de comprendre le peuple de Cœur-Franc. Bien que le roi Amien aime participer aux doléances, afin de se sentir de nouveau proche de son peuple et de l’aider au mieux, le seigneur Œilacéré est en charge d’y répondre le plus souvent. De même, il doit savoir dans quelles conditions évoluent les cœur-françois.
- Enfin, seule membre féminine et aux cheveux encore colorés, Dorthane Montpure maintient la cohésion du royaume. En charge des traités diplomatiques, elle reçoit souvent des plaintes d’Euric Landeverte III qui doit lutter, dans le froid, contre les barbares venus des îles du Pic Ardent. Par son exceptionnel travail, Dorthane est parvenue à entamer des négociations avec les Cités-Franches.
Car si les murs de la citadelle sont aussi blancs que la neige, l’un des chapitres de son histoire n’en est pas moins écrit avec du sang. L’un des forts fut renommé Sanglant à cause de celui qui a coulé à ses pieds lors de la Guerre Pourpre contre les Cités-Franches. Depuis, les relations entre le royaume des Héliantheazuré et cet ensemble de villes placé dans les terres à l’Est de Terre-Aimante sont certes pacifiques mais loin d’être cordiales. Ainsi, cette lueur d’espoir apportée par Dorthane Montpure est plus que bienvenue.