L’intrigue :
Abandonné par père et mère à son enfance, Fitz, le bâtard du roi-servant, se voit confié à Burrich, un homme bourru en charge des écuries du château. Mais ce semblant de sang royal n’est guère vu d’un bon œil. Pourrait-il accéder au trône et y voler la place de ses oncles ? Chevalerie, son père, pourrait-il le reconnaître comme héritier ? Plongé malgré lui dans les intrigues de la cour de Castelcerf, le jeune Fitz se liera à vie au roi Subtil et jurera allégeance au trône des Loinvoyant. Obtenant ainsi le droit à une éducation, il deviendra aussi l’instrument de son roi, sous la tutelle d’un vieil homme qui se cache dans les murs du château.
Étourdi par sa nouvelle vie, Fitz se découvre la capacité de comprendre les animaux qui l’entourent. Ainsi, l’affinité qui s’est créée avec le chien de Burrich le perdra. Car lorsque ce dernier découvre le secret de son protégé, il fait tout pour lui faire comprendre combien cette magie, le Vif, souille ceux qui la détiennent.
Ainsi, cet enfant arraché à sa vie passée et jeté dans la fosse grandit, sous la protection rude mais bienveillante de Burrich, et secrètement, avec une lame à la main et une sacoche de poisons dans le dos. Son aventure ne le cloisonnera cependant pas à Castelcerf, car Fitz a été choisi par le destin pour devenir bien plus que le bâtard de Chevalerie ou l’assassin des Loinvoyant.
Mon avis :
Il m’a fallu bien longtemps avant de parvenir à achever l’histoire de FitzChevalerie Loinvoyant. Pas parce qu’il fut difficile à lire, bien au contraire. Je dois avouer que mon rythme de lecture est loin d’être rapide. Peut-être est-ce dû aux treize tomes ? Ou au fait que l’univers qu’a créé Robin Hobb est très complet et très riche.
Cet aspect que je semble présenter comme une faiblesse est au contraire la force principale de L’Assasin royal. En effet, on suit pas à pas la vie et l’évolution du personnage principal. D’abord enfant perdu au milieu des nobles de la cour du roi, Fitz grandira sous la tutelle de Burrich et de son mentor pour ensuite commencer à accomplir son travail pour le roi, et finir l’histoire sous les traits d’un homme fait d’une quarantaine d’années. Je crois que c’est précisément cet aspect de l’histoire qui m’a plu le plus, suivre un personnage durant de très longues années sans jamais m’ennuyer dans le récit.
Le héros peut parfois être comparé à un sombre idiot, ou du moins, l’ai-je ainsi considéré. Il se cache souvent derrière des secrets et des mensonges lorsqu’une simple vérité pourrait être révélée à ceux qui l’entourent. Cependant, d’une part ce sont ces instants manqués qui font que l’on s’accroche aux personnages en général. Et d’autre part, il faut savoir qu’il a été élevé dans le secret pour vivre dans le secret. Mais tout de même, j’enrage rien que d’y repenser.
Sans vouloir vous en dire trop, l’univers se bonifie en mêlant magies et créatures fantastiques sur fond de légendes et de merveilles. Rapidement, Fitz se découvre la magie du Vif qui lui permet de comprendre les animaux et d’interagir mentalement avec eux et ce, bien que Burrich fasse tout pour l’en empêcher. De même, certaines personnes, qu’elles soient nobles ou simples paysans, possèdent en elles l’Art, ou la magie des rois. Cette dernière offre des possibilités inimaginables, de la télépathie à la guérison, bien que leurs possesseurs doivent s’en méfier. L’Art exerce un désir de pouvoir qui peut noyer les imprudents.
Enfin, il faut le savoir, Fitz est le genre de héros qui subit mille et un tourments, on a vraiment mal pour lui. Car oui, L’Assassin royal n’est évidemment pas un joli conte où tout est bien qui finit bien, certains ne finissent pas. Loin d’être à la hauteur de Game of Thrones sur la question, FitzChevalirie voit tout de même son entourage se réduire de temps à autre. La question maintenant est de savoir si lui finit l’histoire, ou comment il la finit.
En bref, L’Assassin royal est une série qui a toute ma gratitude de lecteur. L’univers est empli d’intrigues, les relations entre les nobles, les villes et les pays sont très travaillés. De même, il porte son lot de contes et de légendes et de traditions qui poussent à en apprendre tant et plus. FitzChevalerie est un personnage qui donne l’envie de le suivre bien qu’il, comme je le disais, a la mauvaise habitude de garder ses secrets même si ses excuses sont tout ce qu’il y a de plus valable. Voir cet enfant prometteur freiné par son entourage à plus d’une reprise m’a poussé à continuer cette histoire. Comment va-t-il s’en sortir ? Va-t-il s’en sortir ? Ainsi, c’est l’univers créé par Robin Hobb, l’humanité de ce héros qui grandit en accumulant aussi bien les victoires que les lourds échecs qui m’ont fait apprécier ce livre. Et, comme on me l’a conseillé un jour, je le conseille à mon tour.
L’auteur :