2084

L’intrigue :

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source : gallimard.fr

L’Abistan, immense contrée où chaque être se doit de croire aveuglément en Yölah et Abi, son Délégué. Un système de surveillance a été établi pour juger quotidiennement les croyants. Leurs idées sont étudiées, leur esprit, sondé. Et la moindre défaillance promet une mort atroce. Ce système, basé sur la soumission, est alimenté par chaque être humain, voisin, ami, membre de la famille. Chacun surveille ses proches, prêt à dénoncer quiconque s’éloigne du droit chemin. Un bon croyant est un croyant qui suit la loi divine. Autrement, il mérite d’être châtié.

Dans cet univers de justes répressions, Ati est comme tous ceux qui l’entourent. Toujours prêt à assister aux exécutions, à dénoncer, à prier. Notre héros n’est autre qu’un bon citoyen. Cependant, dans un endroit qui semble hors du temps, Ati commence à se poser des questions. Et ces questions vont le mener vers une quête de vérités.

Mon avis :

2084 n’est pas à l’origine le genre de livre que j’ai l’habitude de lire et c’est aussi pourquoi je désirais le découvrir. Me changer les idées ne pouvait pas me faire de mal. D’autant plus que le thème de la soumission absolue d’un peuple me semblait très intéressant. Tout cela était tristement d’actualité.

Cependant les premières impressions trahirent mes attentes. Ainsi, première surprise : juste en dessous du premier titre, un résumé de ce que je vais lire. Cela m’a un peu déstabilisé. Moi qui habituellement préfère voir le moins d’images lorsque je vais voir un film, je me retrouve à lire ce que je m’apprête justement à lire. Pourquoi ? Je n’ai jamais compris l’intérêt de ce genre d’astuce. Enfin, j’ai évité les autres résumés tout en accueillant la désagréable sensation de ne pas lire intégralement mon livre.

Ensuite, alléchant, on peut lire sur la quatrième de couverture qu’Ati « se lance dans une quête ». Cependant, il faut tout de même attendre un bon tiers du livre avant qu’il ne se déplace. Bien sûr, l’univers est assez vaste. L’auteur doit expliquer les fondements et les nombreuses ramifications administratives de la religion qui s’est développée en Abistan. De même, il nous invite à découvrir le quotidien des croyants, le système de surveillance et surtout le pouvoir qu’ont développé les puissants religieux face au peuple. Le dieu Yölah et Abi, son Délégué, sont très présents dans l’esprit d’Ati, comme dans celui de tous ses confrères et consœurs. La religion est tout. Mais tout de même, on attend que l’histoire commence pendant longtemps.

Et lorsque, enfin, elle commence, le rythme est toujours très calme. Bien entendu, je ne m’attendais pas à une aventure où les créatures fantastiques se mêleraient à l’extraordinaire. Cependant, j’espérais une enquête où le personnage principal rechercherait une solution, des indices, ferait des rencontres. Et là, tout semble assez plat. En fait, à aucun moment je ne me suis senti proche du personnage ni lui du danger. Bien qu’il y en ait, l’action n’est, à mon goût, pas très bien rendue et c’est dommage.

Ne restons tout de même pas sur une mauvaise note. Car dans l’ensemble l’histoire est intéressante et découvrir un univers où chacun alimente le système, où chacun est prêt à dénoncer son prochain pour un peu de reconnaissance est surprenant. Serait-il possible que tout cela arrive, encore ? Serait-il possible que le monde s’enferme dans un système comme celui-ci, religieux ou non ? Voilà une triste possibilité, et je pense qu’il ne faut pas perdre de vue ces idées. Elles qui me semblent tellement vraisemblables.

L’auteur :

Boualem Sansal (désolé, je n’ai pas trouvé mieux que wikipédia)

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