Frissons à Bordères

14h approchait, l’excitation et l’appréhension me rappelaient que la salle des fêtes de Bordères serait bientôt emplie de visiteurs venus par centaines. Il était grand temps pour moi de rejoindre ma place, celle que je conserverai pour ces deux fantastiques journées. Une dernière inspiration pour se détendre et je m’avançai vers l’entrée du salon où, accrochés à une structure de bois, des livres suspendus invitaient à autant d’aventures. Le chevalier Perceval côtoyait la bienséance, la farce enfantine, l’effroi et la peur au milieu de toutes ces pages.

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Laissant ces différents univers derrière moi, je franchis les portes de Frissons à Bordères. Ses allées, décorées pour l’occasion, s’offrirent alors à moi. Les tables, habillées de rouge, de noir, d’orange ou de blanc, s’accordaient en un seul point : les livres. Qu’ils soient pour les enfants, créateurs de rêves, conteurs de légendes d’ici ou d’ailleurs, historiques, ils se tenaient fiers, rois de ces deux jours.

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Je rejoignis ma table toujours hanté par cette crainte de ne pas convaincre ni satisfaire par mes écrits. Sans compter que ce salon était mon tout premier. Jamais auparavant je ne m’étais retrouvé de ce côté de la table. Je peux vous assurer que l’on découvre le monde différemment. Pour ma part, une sorte de joie enfantine m’envahit. Quel bonheur. Après toutes ces heures à façonner La Guerre des oubliés, je pouvais enfin me présenter à vous. Vous présenter le fruit de ma passion. Malgré tout, le doute me hantait. Heureusement, je fis la connaissance d’Estelle Loiseau, ma voisine de gauche pour ce fabuleux week-end. Tandis que sa joie et sa bonne humeur m’aidèrent à me détendre et m’accompagnèrent tout au long du salon, ses conseils et ses idées m’éclairèrent sur cet univers que je découvrais. Ses écrits sont des appels aux voyages. Que ce soit vers votre cœur ou celui de la Fournaise. Je n’eus pas beaucoup de temps pour regarder autre chose que le carnet de photos sur ce volcan, mais je fus très surpris par la beauté que pouvait créer une coulée de lave, pourtant à mes yeux symbole de destruction. Accompagnant chaque cliché, des proses créés par une ou plusieurs personnes lors d’ateliers d’écriture offraient une vision personnelle de ce magnifique cœur de feu.

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Installé face à une entrée secondaire, je ne vis pas la foule emplir la salle. On m’avait prévenu et j’y croyais. Cependant, je ne réalisai l’ampleur de l’événement qu’en me retournant, qu’en découvrant ces familles, les yeux rivés vers les tables recouvertes de contes et de légendes, d’Histoire et d’aventures. Puis vous avez commencé à venir jusqu’à moi.

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Il m’est difficile de décrire la joie et le bonheur ressentis à chacune de nos rencontres. Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à mon livre, pour les échanges que nous avons eus et pour votre gentillesse. Vous étiez tous si différents et pourtant si encourageants. De la photographe au passionné de fantastique, en passant par l’enseignante, la bénévole ou les parents désireux d’offrir une nouvelle aventure à leurs enfants. Vraiment, un grand merci à chacun de vous. Je pourrais écrire pendant des heures que je ne parviendrais pas, je pense, à vous faire réaliser l’importance de votre présence. Y penser, m’y replonger, rien que cela étire mes lèvres en un sourire presque béat.

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Je repense un instant à Tyao. Revenant du déjeuner, le dimanche, j’appris qu’un jeune homme s’était particulièrement intéressé à L’âge sombre des change-formes. Je n’eus guère à attendre longtemps avant de le voir revenir avec la revue en main et deux questions à mon intention. Il voulait que je lui dédicace l’histoire d’Alissart et Éloare. Je m’exécutai donc avec joie et application, toujours inquiet de faire une erreur, puis fus attiré par des feuilles agrafées (je crois) entre ses mains. Elles étaient la deuxième raison de sa venue. Le jeune Tyao, plus courageux que je ne l’étais à son âge, désirait me conter une histoire de sa création. Surpris et touché, je l’ai donc écouté avec beaucoup de joie. Ce simple moment est un souvenir incroyable !!! Tyao, si tu lis ces lignes, félicitations pour tes idées ! Je te souhaite plein de courage pour la suite. Surtout n’oublie pas tes premières lignes. Et si jamais par la suite, tes écrits devaient te guider plus loin, j’espère un jour te revoir du côté des auteurs.

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À ma droite, l’association Drac-Art, représentée par une mère et son fils. Je ne pris malheureusement pas suffisamment le temps de les connaître. Pourtant leurs projets semblent intéressants, et j’aime penser qu’ils travaillent de conserve, en famille. Durant le salon, je jetai tout de même un œil aux illustrations de Nicolas Julien-Hollard alias PaNda. Et j’avoue avoir été séduit. Avec beaucoup de talent et d’humour, il met en scène cet animal à l’apparence calme et mignonne. Et malgré sa passion pour le panda, il ne joue pas du crayon que pour lui. Par exemple, le dessin ci-dessous pour lequel je le remercie encore. Je dois le reconnaître, j’eus du mal à croire à ce cadeau. La surprise et la joie ont marqué mon visage durant de longues secondes…ou minutes. Inspiré par la couverture, voilà ce que son esprit a imaginé :

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Avant d’achever ce retour sur Frissons à Bordères, j’aimerais vous faire part d’une anecdote que j’ai, en réalité, pu voir de nombreuses fois lors de ces jours. Pour la comprendre, il faut savoir que ce salon était surtout destiné à la jeunesse. Et ayant à ma droite comme à ma gauche des livres qui, entre autres, pouvaient s’adresser aux plus jeunes, j’ai pu voir des visages changer du tout au tout en découvrant ma table. On pouvait lire sur le visage de certains en quête de cadeaux : « hum, oui oui, pourquoi pas. » Puis arrivés jusqu’à moi « Ah. Ça non. » Des gens se sont même redressés pour me demander « Ce n’est pas pour les enfants ? » Nival est très convaincant, n’est-ce pas ? Effectivement, je ne pense pas que La guerre des oubliés intéressera les plus jeunes, et je suis très heureux de voir que  »l’âme » du livre ressort aussi bien sur l’illustration. J’en abuse peut-être, mais merci encore, Simon !!!

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Il fallait que ça arrive, la fin du week-end se montra. La grande salle se vida peu à peu et j’observai les visiteurs quitter les lieux et les auteurs rendre leur liberté à leur table. Peiné, je fis de même. Je remballai mes livres dans mes cartons, finalement rejoints par mes dernières revues à l’effigie de l’aindo et de l’évilier. J’empilai le tout, ramassai et pliai mon plaid blanc et partis après un dernier regard en arrière. Je me revois partir, le cœur serré, repensant à tous ces instants. Je tenais à vous remercier tous une dernière fois. Je n’oublie pas non plus Marie Pichon pour ce superbe salon ni Martine pour ce samedi matin à planter les dernières décorations. Le petit repas que nous avons partagé, sous ce beau soleil, était très agréable. J’ai une grande pensée aussi pour tous les bénévoles qui ont permis à ce week-end d’exister, j’ai passé un très bon moment et merci pour le repas du dimanche midi !

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À bientôt !!!

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